Dans La petite boutique des erreurs, La Petite Mort affronte un nouveau mal moderne : la surexposition médiatique. Invitée par Pascal Amateur, animateur vedette de la chaîne Fakenews, notre héroïne s’apprête à vivre un enfer médiatique. Célébrité, réseaux sociaux et culture du buzz deviennent les nouveaux démons de son existence… ou plutôt de sa non-existence.
Toujours fidèle à son ton irrévérencieux, Davy Mourier s’amuse à tourner en dérision notre société obsédée par la visibilité, tout en livrant une critique fine du fan service et de la marchandisation de la pop culture. Un miroir grinçant tendu à une époque où tout se transforme en produit.
🎭 Une satire hilarante et touchante
Derrière les blagues potaches et les jeux de mots morbides se cache un véritable regard critique sur le monde moderne. L’auteur, fort de son expérience dans le milieu des vidéastes, démonte les codes du contenu sponsorisé, du merchandising et de l’influence numérique.
Les clins d’œil à la culture otaku, aux figurines collector ou aux dérives du marketing geek abondent, mais toujours avec une intelligence rare. Certaines planches deviennent même des parodies de fausses publicités, servant le propos avec un humour piquant.
💬 Un récit existentiel et inventif
Sous l’humour, Davy Mourier explore aussi la quête de sens. La Petite Mort s’interroge sur sa place dans un monde saturé d’images et d’opinions. Cette réflexion prend une forme étonnante : la bande dessinée peut se lire dans les deux sens, offrant ainsi deux perspectives d’un même récit.
Un concept audacieux qui illustre parfaitement le dualisme entre vie et mort, légèreté et profondeur, rire et désespoir. Le Grand-tout y guide la Petite Mort à travers un voyage aussi absurde qu’émouvant.
🖋️ Graphisme et ton : la patte Mourier
Visuellement, le trait épais et expressif de Mourier reste inchangé, toujours aussi efficace pour allier humour noir et sensibilité. Les personnages réels, caricaturés mais reconnaissables, s’intègrent parfaitement à cette satire douce-amère. Le mélange de planches classiques et de fausses pages publicitaires accentue le côté parodique de l’œuvre.
⚡ Verdict
La petite boutique des erreurs réussit à être à la fois drôle, intelligente et poignante. Davy Mourier y expose ses angoisses, critique la société connectée et se moque de lui-même, sans jamais perdre sa tendresse pour ses personnages.
Une BD essentielle pour les fans de La Petite Mort, et une satire brillante sur la culture numérique actuelle.
📘 La Petite Mort : La petite boutique des erreurs est disponible aux Éditions Delcourt au prix de 16€
