Avec l’aide du scénariste Jared Reinmuth, il a raconté ses efforts pour protéger à la fois les otages, les prisonniers et les négociateurs lors de la mutinerie qui a opposé les détenus du centre correctionnel à l’ambitieux et inflexible gouverneur Nelson Rockefeller. Il n’aura pas l’occasion de connaître cette adaptation puisque « Big Black » est mort d’un cancer avant la parution du récit.
Résumé : Été 1971, la prison d’état Attica, dans l’État de New York, représente toutes les fractures de l’Amérique. Les conditions de détention sont épouvantables, les prisonniers maltraités, nombre d’entre eux subissent le racisme des gardiens, les injustices frappant les plus faibles sont ignorées par la direction. Mais au lendemain de la mort de l’un des détenus, tué par un gardien, les prisonniers excédés se révoltent et exigent des conditions de détention plus humaines. Frank Smith, alias « Big Black », connaît bien les faits qui sont décrits dans cet album puisqu’il était l’un des prisonniers d’Attica en 1971.
Avis Comics – Big Black Stand at Attica
Il est troublant de voir à quel point les problèmes sociaux d’aujourd’hui sont les mêmes qu’il y a 50 ans. En 1971, des prisonniers noirs se sont révoltés et ont repris leur bloc de la prison d’Attica. Tout ce qu’ils voulaient, c’était être traités comme des êtres humains. Les conditions là-bas étaient horribles. Une douche par semaine. Un rouleau de papier toilette et un pain de savon par mois. Des coups et des réprimandes constants par des gardes racistes. Après 4 jours, le gouverneur Nelson Rockefeller a ordonné aux officiers blancs de prendre d’assaut la prison, tuant 10 otages et 33 détenus. Il a fallu 26 ans à Frank Smith pour obtenir la moindre justice pour les tortures et les coups qu’il a subis de la part des gardes.
En cette époque encore troublée, la plupart des problèmes sociaux abordés dans ce livre restent d’actualité alors que les taux d’incarcération de masse et de récidive augmentent de façon exponentielle parmi les groupes de minorités raciales en raison de préjugés institutionnels et d’obstacles au sein de notre système de justice pénale.
Cet ouvrage met en lumière des groupes minoritaires trop souvent négligés ou vilipendés, en particulier dans l’industrie du comics, les Afro-Américains et les prisonniers, ces derniers étant généralement considérés comme l’un des dégénérés les plus répugnants qui ne méritent pas de même le plus petit éclat de sympathie ou d’humanité.
L’histoire est à la fois passionnante et bouleversante. Cependant, la narration peut-être perturbante, surtout au début. Big Bad : Stand at Attica aborde un chapitre important de l’histoire souvent ignoré et le fait avec une excellence minutieuse. C’est malheureusement une lecture obligatoire à tous ceux qui se soucient de l’histoire des États-Unis ou des Noirs ainsi que de la justice sociale.
Un ouvrage poignant, réaliste, un ouvrage de mémoire pour ne jamais oublier !
Le comics Big Bad : Stand at Attica est d’ores et déjà disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 19.95 euros et édité par Panini Comics !