Dans Rooster Fighter, nous suivons l’histoire de Keiji, un petit coq courageux qui lutte contre les kijû, des monstres gigantesques et sanguinaires qui menacent l’humanité. Ces créatures apparaissent sans prévenir et sont difficiles à combattre, mais Keiji est prêt à tout pour protéger les humains. Avec son cri surpuissant, il est capable de vaincre ces monstres, même s’il n’est que 50cm de haut et n’a que deux pattes. Keiji pourrait être le héros que l’humanité attend, celui qui mettra fin à cette menace énigmatique.
Dans le manga Rooster Fighter, nous suivons les aventures de Keiji, un coq courageux qui combat les kijû, des monstres gigantesques qui menacent l’humanité. Keiji voyage à travers différents endroits, où il affronte chaque nouveau monstre qui apparaît. Bien que cela puisse sembler monotone, l’histoire ne se limite pas à cela seul grâce à un casting divertissant qui se met en place autour de Keiji.
Parmi ces personnages, on retrouve Gin, une vieille tortue borgne qui cherche à se venger des mouettes qui ont tué sa famille, et un petit poussin qui veut suivre Keiji dans son voyage pour devenir plus fort. Au fil du récit, nous découvrons que Keiji poursuit également une quête de vengeance et que les kijû pourraient avoir une origine particulière. En effet, ils ont des designs à la fois monstrueux et humains et ils répètent les paroles de personnes rejetées par la société, ce qui laisse entendre qu’il s’agit d’humains transformés. Même si cette idée n’est pas originale, cela contribue à susciter notre intérêt pour l’histoire.
La principale originalité de Rooster Fighter réside dans son personnage principal, un coq particulièrement badass, qui parodie les mangas d’action traditionnels en utilisant des techniques de combat dignes d’un coq, comme piquer les yeux avec son bec ou utiliser son puissant cri pour exploser ses cibles. L’auteur s’amuse de ces stéréotypes en faisant de Keiji une incarnation du virilisme, un mâle alpha qui ne se laisse pas démonter et qui prône une vie loin de la routine. Cependant, l’histoire pourrait aller plus loin dans le délire et l’auteur devrait peut-être se lâcher davantage pour atteindre des niveaux de délire comparables à ceux de Tony Chu, où l’auteur John Layman et le dessinateur Rob Guillory ont créé le coq Poyo.
Sur le plan visuel, Shu Sakuratani a un style dense et détaillé, avec des décors riches et réalistes, des designs de kijû intenses et improbables, et des animaux, en particulier Keiji, dessinés avec précision et une lueur d’expressivité. Le découpage est standard, mais est utilisé pour mettre en valeur les gags, tandis que les moments d’action, bien que peu nombreux, mettent en avant les techniques de Keiji. Parmi celles-ci, les « cocori-K.-O. » (des coups de poing finaux similaires à ceux de Saitama dans One-Punch Man) sont particulièrement réussis grâce à une mise en scène ample et un excellent travail sur l’onomatopée et son sous-titrage français.
En plus de choix de lettrage et d’adaptation graphique excellents, l’édition de Rooster Fighter est de haute qualité, avec une jaquette proche de celle de l’édition japonaise et dotée d’un bel effet brillant, un papier souple et sans transparence pour une qualité d’impression optimale, et une traduction généralement bien réussie de Alexandre Fournier, notamment pour certains jeux de mots.
En fin de compte, Rooster Fighter est plutôt séduisant, malgré un côté un peu trop « sage » par rapport au délire attendu. Tout en se basant sur une approche décalée et parodique, Shu Sakuratani parvient à sortir de la monotonie pour créer une histoire qui, bien que peu originale, tient la route. Le bilan est donc globalement positif, et il sera intéressant de voir si l’auteur parviendra à montrer plus d’audace à l’avenir.
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