En 2021, au Japon, naissait une série intitulée « Yomi no Tsugai » (signifiant littéralement « Tsugai des Enfers »), qui prit par la suite le nom de « Tsugai – Daemons of the Shadow Realm« . Cette œuvre, dessinée par Hiromu Arakawa, se compose actuellement de 4 volumes, et s’ajoute à ses autres projets tels que « Arslan » et, de manière plus sporadique, « Nobles Paysans« .
Après une décennie sans publication dans le célèbre magazine Shônen Gangan de Square Enix, où elle avait pourtant fait ses débuts et publié des œuvres notables telles que « Fullmetal Alchemist » et « Hero Tales« , Hiromu Arakawa fit son grand retour au sein de cette revue emblématique pour sa nouvelle création. Elle retrouva ainsi son ancienne équipe éditoriale, ce qui présageait un bon départ pour sa nouvelle série.
Dans « Tsugai« , Arakawa assume seule le rôle de scénariste et de dessinatrice. L’histoire nous transporte dans un Japon en apparence ancien, dans un village isolé au cœur des montagnes. Tout commence avec une vision énigmatique de la naissance de jumeaux. Alors que l’un d’entre eux sort rapidement du ventre de sa mère, des efforts désespérés sont faits pour empêcher l’autre de naître tout de suite. Selon l’aïeule et chef du village, ces jumeaux sont destinés à régner sur les mystérieux tsugai et à séparer la lumière de l’obscurité dans ce monde.
Des années plus tard, l’un des jumeaux, Yuru, est devenu un adolescent impétueux. Il mène une vie paisible en tant que chasseur aux côtés de sa grand-mère et entouré de quelques amis, notamment Danji. Ils apprécient les visites du voyageur Dera, protégé par les gardiens cardinaux aux pouvoirs surnaturels veillant sur les lieux. Yuru veille également avec affection sur sa sœur jumelle Asa, qui est retenue depuis sa naissance pour satisfaire un rituel divin. Tout aurait pu continuer ainsi, si d’étranges « dragons de métal » n’étaient soudainement apparus, scellant ainsi le destin du village, d’Asa et de Yuru…
Avis manga – Tsugai – Daemons of the Shadow Realm (tome 1)
Dans cette nouvelle série intitulée « Tsugai – Daemons of the Shadow Realm, » lancée en 2021 au Japon sous le titre « Yomi no Tsugai, » Hiromu Arakawa nous offre un récit plein de mystères et de rebondissements. Au fil des chapitres, l’auteure nous entraîne dans un univers surprenant, mêlant des éléments traditionnels et folkloriques à des aspects plus modernes, sans jamais céder aux longues séquences d’exposition.
Le protagoniste, Yuru, est au cœur de l’intrigue, et le lecteur découvre les événements en même temps que lui. Le jeune garçon se retrouve subitement confronté à des situations inattendues, voyant tout ce qu’il croyait acquis voler en éclats. Il se rend compte qu’il ne connaît finalement que très peu de choses sur le monde qui l’entoure et que lui-même et sa sœur jumelle, Asa, sont destinés à accomplir une grande mission. Cependant, il est loin de savoir à qui il peut réellement faire confiance, car plusieurs camps semblent vouloir se l’approprier.
La narration orchestrée par Hiromu Arakawa est véritablement celle d’une orfèvre, et cela se ressent à chaque page tournée. Les éléments intrigants se succèdent à un rythme constant, sans aucun temps mort, ce qui rend la lecture addictive, rappelant l’efficacité narrative d’une série télévisée réussie. La clarté de l’histoire est admirable, et le lecteur assimile facilement les nouvelles informations tout en restant captivé par les mystères entourant l’intrigue et les personnages ambigus.
En termes de style graphique, le dessin d’Arakawa se démarque par son expressivité, avec des designs caractéristiques pour chaque personnage et des découpages limpides, y compris lors des scènes d’action. L’univers visuel de la série, qu’il s’agisse du bestiaire des tsugai ou des décors, est riche et détaillé.
Le premier tome de « Tsugai » est un véritable coup de maître, captivant dès les premières pages et démontrant la maîtrise narrative, visuelle et scénaristique de l’auteure. Cette nouvelle série rappelle l’aventure et l’action de « Fullmetal Alchemist, » tout en proposant un univers différent et original. Les lecteurs espèrent déjà que « Tsugai » atteindra le même niveau de culte que son œuvre la plus célèbre.
L’édition du manga est soignée, avec un format shônen agréable, un papier souple et opaque de qualité, ainsi qu’une excellente impression. La traduction et le lettrage sont également appréciés pour leur naturel et leur dynamisme dans les dialogues.
Pour marquer le lancement de cette série prometteuse, l’éditeur propose également une édition collector du premier volume. Sous la forme d’un joli coffret illustré aux couleurs de la série, cette édition contient le tome, un ex libris mettant en scène certains personnages, ainsi qu’un superbe médaillon en bois fabriqué en France. Bien que cette édition soit un bel objet, elle reste facultative, étant donné son coût supérieur à celui de l’édition standard.
Le tome 1 du manga Tsugai – Daemons of the Shadow Realm est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 7.20€