Dans l’arène juridique où s’affrontent les deux ténors du barreau, Kujô et son ancien mentor Yamashiro, la balance semble s’être penchée dès le début en faveur du premier. Tout a commencé avec la publication d’une interview par un journal en ligne, mettant en lumière les abus perpétrés contre les résidents de la maison de retraite gérée par Sugawara.
Cette révélation a semé le trouble et la suspicion, poussant Sugawara à enquêter parmi ses employés à la recherche d’un possible traître. De son côté, Yamashiro, déjà méfiant à l’égard de Kujô, est persuadé que ce dernier tire les ficelles dans l’ombre. Ainsi, la relation jadis filiale entre les deux avocats a cédé la place à une hostilité ouverte.
Avis manga – Kujô l’implacable (tome 3)
Dans cette première partie du tome, l’affaire Iemori atteint son épilogue, confirmant la réputation implacable qui entoure notre personnage central. Malgré sa dette envers Yamashiro, il est prêt à user de méthodes sournoises, notamment en impliquant Mibu. Au-delà de la peinture impitoyable du monde judiciaire, Shôhei Manabe explore les divergences de valeurs entre Yamashiro et Kujô. L’un se consacre aux affaires lucratives, tandis que l’autre accepte des contrats sans égard au passé criminel des clients, offrant une équité totale dans ses services. L’humanité de cette affaire est également révélée à travers le cas de Hanae Iemori, de sa famille et de sa relation avec son défunt père, émouvant ainsi le lecteur.
Après cette conclusion convaincante, la suite du volume continue à captiver avec deux nouvelles affaires. L’une implique un suicide lié à une maison dont Kujô s’est occupé, mettant en scène Mibu et les yakuzas. Cette affaire permet à Manabe d’explorer un aspect douloureux du passé de Karasuma, notamment le suicide d’un ami. Elle introduit également un nouveau personnage clé, Kiyoshi Kyôgoku, l’héritier du clan Fushimi, auquel est affilié Mibu. Dans l’autre affaire, Kyôgoku occupe le devant de la scène, d’abord lors d’une garde à vue où Kujô intervient, puis en raison de sa relation complexe avec Mibu, les deux hommes partageant un passé marqué par la violence, peut-être teinté d’une haine dissimulée de la part de Mibu envers le chef de clan.
Ce tome présente un équilibre parfait entre le développement des personnages, des affaires souvent retorses, et la critique acerbe de la société par Manabe. L’œuvre aborde des thèmes allant de la vieillesse au suicide, en passant par les failles du système judiciaire, offrant ainsi une réflexion profonde sur le monde qui nous entoure. Chaque affaire révèle une facette différente de la complexité humaine et juridique, tout en maintenant le lecteur en haleine à chaque page. Avec sa plume aiguisée, Shôhei Manabe nous offre un aperçu sans concession de la réalité, tout en nous invitant à réfléchir sur les valeurs qui guident nos choix et nos actions.
Ce tome se révèle ainsi comme une expérience littéraire inoubliable, où l’intrigue judiciaire se mêle habilement à la profondeur des personnages et à la critique sociale, offrant ainsi une lecture riche et stimulante.
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