Nous accompagnons le jeune Oniyasha dans son apprentissage aux côtés de son père, Kan’ami, un expert de l’art ancestral du sarugaku, précurseur du théâtre nô. Cet enfant singulier se questionne sur la destinée du corps humain : « Si l’oiseau est destiné à voler et le poisson à nager, quel est donc le dessein de l’homme ? ».
Sa fascination pour la danse, initialement floue, prend tout son sens lorsqu’il croise le chemin d’une femme défavorisée pratiquant une danse maladroite. Profondément ému, il s’immerge alors passionnément dans l’exploration du mouvement corporel. C’est ainsi que débute le récit de ce jeune garçon, qui deviendra Zeami, le pionnier du théâtre nô.
Avis manga – The World is Dancing (tome 1)
Ce résumé initial dévoile une partie substantielle de l’histoire, cependant, la lecture du premier tome ne révèle pas l’étendue complète du récit, qui semble s’étaler sur 6 volumes au Japon. L’introduction suit un schéma narratif courant dans les mangas : la rencontre d’un élément déclencheur qui devient une obsession après une expérience émotionnelle intense. Cette sorte de syndrome de Stendhal bouleverse le protagoniste, façonnant dès lors son destin. De nombreux mangas explorent ce schéma, permettant ainsi au lecteur de partager le point de vue du personnage principal tout en explorant avec lui les rouages de la discipline, souvent artistique, devenue obsession.
Ce manga semble être la quête d’une jeune femme pour retrouver l’intensité émotionnelle de sa danse, capable autrefois d’éveiller des émotions puissantes chez son frère mourant. Pourtant, l’auteur peine à reproduire cette force initiale dans le reste de la série, rejoignant ainsi la difficulté de l’héroïne à communiquer cette même émotion.
Dans cette tradition de mangas explorant cette thématique, le premier tome de The World is Dancing présente également ce moment saisissant d’émotion intense. Oniyasha, initialement indifférent à la danse, est profondément touché par la chorégraphie d’une jeune femme s’exerçant seule. Ce volume décrit cet instant attendu où le personnage principal voit son univers transformé par cette expérience esthétique, adoptant désormais une perspective où chaque mouvement devient une chorégraphie à décrypter.
Cette idée est fascinante, mais le tome souffre d’un classicisme prononcé, donnant une sensation de passage obligé. Ce défaut aurait pu être compensé par une mise en scène capturant la puissance émotionnelle du protagoniste, mais ici, bien que l’art visuel soit remarquable, l’impact émotionnel demeure modéré.
Ce premier tome reste excellent par son accessibilité et son intrigue captivante, établissant solidement les bases de la série. Le sujet est traité avec minutie, mais il manque cette profondeur émotionnelle attendue. Malgré cela, nous suivrons avec intérêt l’évolution future de la série, car ce premier tome, bien que rigoureux, laisse entrevoir un récit potentiellement plus puissant à venir.
Le manga The World is Dancing (tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 11€