Le comics « Eight Billion Genies » soulève une question simple mais intrigante : Si l’on vous accordait un vœu, que demanderiez-vous ? Interrogez chaque individu sur la planète, et vous obtiendrez des réponses créatives, étranges, sincères et parfois insensées.
Charles Soule et Ryan Browne explorent avec habileté cette idée, tissant une histoire captivante qui plonge dans les désirs les plus profonds de l’humanité et le voyage pour découvrir ce qui compte réellement dans ce monde.
Avis comics – Eight Billion Genies (Panini Comics)
Contrairement à ce que suggère sa couverture et son titre, « Eight Billion Genies » ne se déroule pas dans un monde post-apocalyptique causé par une épidémie ou une catastrophe naturelle. Au lieu de cela, la bande dessinée dépeint un monde dévasté par l’abondance de souhaits exaucés. Lorsque des millions de vœux sont réalisés simultanément, le chaos s’ensuit rapidement, mettant en lumière les différentes facettes de la nature humaine. Certains utilisent le pouvoir des vœux pour le bien, d’autres pour le mal, tandis que certains aspirent simplement à piloter leur propre mécha géant.
Les premiers chapitres de la série capturent de manière vivante l’essence d’un monde où chaque individu a la possibilité de formuler des vœux. Les souhaits les plus étranges et impulsifs deviennent réalité, créant des scènes aussi inattendues que des super-héros se battant sur une page, suivi du Père Noël se faisant dévorer par une lune mangeuse d’hommes sur une autre. Cependant, derrière cette créativité débridée, le comics n’hésite pas à explorer les côtés sombres d’un monde en déroute.
Au cœur de l’intrigue se trouve un bar modeste appelé « The Lampwick« , l’un des rares refuges survivants après le « G-Day ». Ce lieu rassemble les principaux protagonistes, chacun apportant une perspective unique sur ce monde transformé. Les premiers numéros se concentrent sur les survivants du bar, allant du groupe de rock en herbe à un jeune garçon accompagnant son père ivrogne. La série, répartie sur huit numéros, suit différentes périodes après le « G-Day », explorant les divers visages de l’humanité face à cette nouvelle réalité.
À mi-chemin de la série, l’histoire prend un tournant fascinant. Alors que les premiers vœux sont souvent impulsifs et extravagants, la valeur des souhaits devient plus nuancée à mesure que l’intrigue progresse. Les souhaits deviennent des symboles de pouvoir, de statut, et même de contrôle social. Malgré son ton décalé, la bande dessinée aborde sérieusement les tendances de la société à retomber dans ses travers, même en face d’une apocalypse aussi extravagante.
Les « mises à jour de l’état » sont parmi les moments les plus brillants de la série. Ces pages uniques dépeignent l’état changeant du monde à différents moments, présentant des concepts aussi absurdes qu’une Terre en forme de cube ou entourée de vaisseaux spatiaux. Cependant, derrière l’humour, ces pages racontent une histoire plus sombre, reflétant la diminution rapide du nombre de souhaits et de personnes dans le monde au fil du temps.
Alors que la série traverse les siècles dans son dernier chapitre, elle offre une perspective sur l’évolution de l’humanité depuis l’avènement des génies. Malgré les moments spectaculaires, la conclusion reste ancrée dans une réflexion sincère sur les grandeurs et les imperfections de l’humanité.
« Eight Billion Genies » réussit à mêler comédie et terreur, offrant une histoire aussi hilarante qu’émotionnellement terrifiante. Charles Soule et Ryan Browne ont créé un chef-d’œuvre créatif à tous égards, une bande dessinée qui semble presque être le fruit d’un vœu. Si je pouvais formuler un vœu, ce serait que vous découvriez dès maintenant cette remarquable œuvre graphique.
Le comics Eight Billion Genies (Panini Comics), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 26€