Le Salon de l’Agriculture est traditionnellement le rendez-vous incontournable des acteurs du monde agricole.
Cette année, une initiative surprenante s’y est invitée : la présentation en avant-première du manga Milky Way Quest, en présence de ses auteurs, Tiers et Ryō Kasuga. Si l’intention de rapprocher la culture populaire japonaise et l’agriculture française peut sembler innovante, elle soulève néanmoins plusieurs interrogations.
Une alliance inattendue entre manga et agriculture
Milky Way Quest raconte les aventures de Mushin, un éleveur dont la vie bascule avec l’arrivée de Meera, une jeune fille mystérieuse. Ensemble, ils entreprennent un voyage semé d’embûches pour échapper à des forces occultes. Présenté comme un préquel du manga Mukaï, cette œuvre vise à faire découvrir au jeune public les étapes de production et de transformation du lait, ainsi que les métiers liés à cette filière.
Une stratégie marketing déguisée ?
Derrière cette initiative se cache le Cniel, l’interprofession laitière française, en collaboration avec l’éditeur Omaké Manga. En 2023, ils avaient déjà coproduit Mukaï, une première tentative de promotion de la filière laitière auprès des adolescents. Si l’idée de sensibiliser les jeunes aux métiers du lait est louable, on peut se demander si l’utilisation du manga n’est pas avant tout une stratégie marketing pour redorer l’image de l’industrie laitière, souvent critiquée pour ses pratiques.
Une réelle volonté pédagogique ou une simple opération de communication ?
La présence des auteurs au Salon de l’Agriculture, avec séances de dédicaces et animations interactives, donne une dimension événementielle à cette sortie. Cependant, il est légitime de s’interroger sur la profondeur du contenu pédagogique proposé. Le manga est-il réellement conçu pour éduquer le public sur les réalités du monde agricole, ou sert-il principalement de vitrine attrayante pour une filière en quête de réhabilitation ?
Une réception mitigée du public
Les précédentes initiatives similaires, telles que Mukaï, ont rencontré un succès commercial modeste, avec environ 15 000 exemplaires vendus. Toutefois, l’impact réel sur la perception des métiers du lait par le jeune public reste difficile à mesurer. L’engouement pour le manga suffit-il à susciter des vocations ou à modifier les opinions sur l’industrie laitière ?
Conclusion
Si l’initiative de présenter Milky Way Quest au Salon de l’Agriculture témoigne d’une volonté d’innover dans la communication autour des métiers du lait, elle soulève des questions sur la sincérité de la démarche. Entre promotion déguisée et véritable effort pédagogique, il appartient au public de juger de la pertinence de cette alliance entre manga et agriculture.
