Aquaman: Andromeda est un tout nouveau comics de la ligne DC Black Label, créé par Ram V, Christian Ward et Aditya Bidikar. DC Black Label propose des histoires autonomes de haute qualité, sans être limité par la continuité, et cette approche convient parfaitement à Aquaman.
Bien qu’Aquaman soit un membre fondateur de la Justice League, il n’a jamais vraiment eu son propre roman graphique emblématique, à l’instar de The Dark Knight Returns ou All-Star Superman. Cependant, l’équipe créative d’Andromeda est plus que qualifiée pour combler ce manque. V & Bidikar ont déjà remporté des prix pour leur travail sur These Savage Shores, tandis que Ward a été récompensé à plusieurs reprises aux Eisner Awards pour son art dans Black Bolt et Invisible Kingdom.
Dans l’ensemble, ce projet semble prometteur et a suscité beaucoup d’enthousiasme grâce à la vision forte de ses créateurs. Maintenant, la question est de savoir comment Aquaman: Andromeda s’inscrit dans le mythe d’Aquaman et comment il pourrait influencer les futures adaptations du personnage dans l’univers cinématographique DC.
Nous plongeons donc dans les profondeurs de l’océan pour explorer ces questions et découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur Aquaman: Andromeda.
Avis comics – Aquaman : Andromeda (Urban Comics)
L’histoire débute avec une équipe secrète d’explorateurs qui enquêtent sur un objet étrange situé dans les profondeurs de l’océan. Plus ils scrutent attentivement, plus les choses deviennent étranges et la situation finit par échapper à tout contrôle. Cependant, cette histoire sert uniquement de toile de fond permettant à l’équipe créative de démontrer son talent.
L’écrivain Ram V façonne Aquaman: Andromeda avec un style narratif qui rappelle les légendes populaires. Sa prose poétique évoque une histoire orale captivante où les êtres humains se fondent harmonieusement dans la nature et où les dieux règnent sur le royaume sous-marin.
La bande dessinée présente Aquaman comme une force ancienne, à la fois terrifiante et empreinte d’une aura mythique, se cachant dans les profondeurs de l’océan. Ses yeux brillent dans l’obscurité des ténèbres abyssales, son visage porte les stigmates du temps et son corps est recouvert de coraux et de végétation marine. Cet Aquaman a incontestablement vécu une existence longue et a atteint une symbiose avec le monde aquatique.
Pourtant, en même temps, cette représentation d’Aquaman est également celle d’un homme au cœur généreux, se tenant en marge de la civilisation, réticent à assumer le fardeau de ses responsabilités. Il est au-delà de la condition humaine sur le plan physique, mais sa nature profonde demeure authentiquement humaine. À travers cette juxtaposition, Aquaman: Andromeda présente l’une des représentations les plus puissantes et humanisantes d’Arthur Curry à ce jour.
Cet effet est également présent dans la conception graphique. Le design surnaturellement majestueux d’Aquaman réalisé par Christian Ward est éblouissant.
Dans Aquaman: Andromeda, nous présentons Aquaman comme un être à mi-chemin entre l’homme et le dieu, brisant les frontières de cette dichotomie et explorant la nuance complexe d’un être qui appartient à la fois à l’humanité et à la divinité, mais à aucun des deux.
Ram V aborde de nombreux concepts profonds, peut-être trop pour une mini-série de trois numéros. Andromeda présente l’un des récits de création les plus fascinants de l’univers de DC Comics, en plus de commenter subtilement la politique militaire, l’autorité et les conséquences du colonialisme. Cette série se démarque non seulement par son approche unique d’Aquaman, mais aussi par sa capacité à aborder des thèmes du monde réel à travers le prisme des super-héros en seulement quelques numéros. Christian Ward réalise l’ensemble artistique de la série, combinant habilement les styles artistiques numériques et traditionnels. Les textures rappelant l’aquarelle associées aux coups de pinceau numériques créent une expérience visuelle où deux mondes se rejoignent, tout comme le demi-dieu des profondeurs marines au cœur de l’histoire.
Les lignes fluides et les contrastes cosmiques des couleurs de Ward illuminent l’océan d’une manière surréaliste et caractéristique du pop art. Son travail sur Aquaman: Andromeda s’oppose à celui qu’il a réalisé pour Black Bolt et Invisible Kingdom, où l’océan d’étoiles devient les étoiles de l’océan et l’obscurité de l’espace se transforme en profondeurs marines. Même les créatures marines sont ornées de symboles astronomiques, et l’imagerie récurrente des trous noirs est habilement utilisée tout au long du comics.
Si Green Lantern: Earth One capture la solitude glaciale d’Alien, Aquaman: Andromeda représente la paranoïa. L’horreur d’Andromeda se nourrit de la méfiance qui règne entre un groupe d’étrangers piégés sous l’eau, contraints de s’appuyer les uns sur les autres pour survivre. Les mises en page fluides et innovantes créent une atmosphère angoissante qui atteint son paroxysme dans une explosion de tension.
La bande dessinée est incroyablement violente et effrayante, digne de l’admiration de James Wan, le réalisateur d’Aquaman. Des fantômes étranges, des souvenirs troublants, des poupées abandonnées et une menace psychologiquement terrifiante prennent vie grâce à l’art onirique de Ward. Les textures douces apportent un certain réconfort visuel, mais les événements sont loin d’être rassurants, renforçant ainsi le caractère surréaliste de l’histoire de V. Une de mes séquences préférées est lorsque plusieurs pages sont colorées en panneaux rouges clignotants, rappelant les films d’horreur italiens giallo. Comme pour la plupart des titres de la collection DC Black Label, Aquaman: Andromeda est accessible aux nouveaux lecteurs. Même une connaissance superficielle des films ou du personnage !
Le comics – Aquaman : Andromeda (Urban Comics) est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 17.00€