En septembre 2024, Delcourt lance le premier tome de Night Eaters, une trilogie de romans graphiques imaginée par Marjorie Liu et illustrée par Sana Takeda.
Ce duo talentueux, déjà célèbre pour la série Monstress, nous offre ici un récit totalement différent, plongé dans l’horreur et le mystère. Publiée d’abord par Abrams Comicarts, cette œuvre, bien plus courte et ramassée que Monstress, puise son inspiration dans des œuvres variées comme Monsters de Barry Windsor-Smith, Crazy Rich Asians, ou encore l’univers d’H.P. Lovecraft.
Night Eaters Tome 1 : Elle dévore la nuit – Entre Horreur Familiale et Mystères Surnaturels
L’histoire se déroule à New York durant la pandémie de COVID-21, période de confinements et de réouvertures sporadiques. Les protagonistes, Milly et Billy, sont des jumeaux sino-américains dans la vingtaine qui tentent de gérer un restaurant asiatique tout en jonglant avec leurs problèmes personnels. Milly est liée à son ex-petit ami, un étudiant en médecine, tandis que Billy s’évade dans les jeux vidéo. À tout cela s’ajoute une relation tendue avec leurs parents, Ipo et Keon, des immigrants de Hong Kong. Keon est doux et bienveillant, mais Ipo se montre autoritaire, froide et extrêmement exigeante.
Les tensions familiales atteignent leur paroxysme lorsque Ipo contraint ses enfants à nettoyer une maison voisine étrange, réputée invendable et marquée par des événements tragiques. Recouverte de végétation et jonchée de poupées abandonnées, la demeure est entourée de mystères et de rumeurs de meurtre. Cependant, ce qui semble n’être qu’une corvée cache des secrets bien plus sombres, car Ipo elle-même est au centre d’un passé sinistre.
Ce premier tome de Night Eaters se distingue par sa capacité à jongler entre plusieurs genres et influences. Le récit démarre avec une ambiance familiale tendue, mettant en lumière le fossé générationnel, particulièrement en période de crise sanitaire. Le lecteur est rapidement immergé dans un univers où les conflits familiaux se mêlent aux pressions extérieures de la pandémie, rendant la dynamique entre les personnages plus oppressante.
Cependant, l’intrigue évolue vite vers une dimension plus sombre, proche du surnaturel et de l’horreur lovecraftienne. Le suspense monte alors que Milly et Billy sont confrontés aux mystères de la maison et aux secrets terrifiants de leur mère. Le style narratif de Liu excelle à capter l’essence de l’horreur psychologique, entre terreurs incompréhensibles et événements surnaturels.
Le dessin de Sana Takeda complète parfaitement cette atmosphère oppressante. Son style, aux influences très marquées par Ben Templesmith, crée des scènes à la fois intrigantes et effrayantes, tout en capturant l’évolution physique et émotionnelle des personnages. La symbiose entre l’écriture de Liu et le dessin de Takeda rend ce tome à la fois captivant et visuellement saisissant.
Avec Night Eaters, Marjorie Liu et Sana Takeda signent un début de trilogie intense, mêlant habilement horreur, mystère et relations familiales dans un contexte contemporain, promettant au lecteur une expérience aussi terrifiante qu’inoubliable.
Le comics Night Eaters (tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 25.50€