Delcourt inaugure pour la première fois la série « La Malédiction de Spawn » en librairie, une extension de la série principale « Spawn« . Cette nouvelle série se compose de trois volumes substantiels, le premier étant désormais disponible. « Curse of the Spawn », son titre original, avait vu le jour aux États-Unis dès 1996, soit quatre ans après la création du personnage de Spawn. Bien qu’il y ait eu plusieurs mini-séries dérivées, celle-ci marque la première série régulière liée à l’univers de Spawn.
En France, elle a fait son apparition en 1998, publiée en kiosque dans les hors-séries « Spawn » par Sémic. Pour les fans de cet univers qui ont découvert Spawn après l’an 2000, il est peu probable qu’ils aient eu la chance de mettre la main sur cette série, car elle n’a pas été rééditée depuis. C’est donc un événement majeur pour les aficionados de voir enfin « La Malédiction de Spawn » disponible en format album, avec une nouvelle traduction et une nouvelle mise en page.
Avis comics – Spawn – La Malédiction de Spawn (Tome 1)
Le premier tome de cette série en trois volumes regroupe les onze premiers chapitres. Todd McFarlane, le créateur de Spawn, confie les rênes de cette série à Alan McElroy pour le scénario et à Dwayne Turner pour les illustrations. L’objectif de « La Malédiction de Spawn » est d’étendre et d’approfondir l’univers de Spawn, en se penchant notamment sur les personnages secondaires. Ainsi, cette série se compose de plusieurs histoires, plus ou moins courtes, et le premier tome en contient trois.
La première histoire présente un nouveau personnage Spawn, Daniel Llanso. L’originalité de cette histoire réside dans son contexte apocalyptique, où l’enfer a envahi la Terre. L’intrigue en elle-même ne brille pas par son originalité, car elle est spécifique au personnage de Daniel. Son passé est marqué par la violence, et sa renaissance est un parcours semé d’embûches. Toutefois, la force de cette histoire réside principalement dans son atmosphère sombre et angoissante. Le monde décrit est une vision cauchemardesque, peuplé de démons et de zombies, où l’espoir est une denrée rare pour les êtres humains.
En plus des illustrations réussies, la narration repose fortement sur le texte, qui est bien rédigé et parvient à transmettre efficacement la brutalité de ce monde, mêlant habilement science-fiction et horreur. Cependant, il est important de noter que cette histoire laisse certains éléments en suspens, qui trouveront leur conclusion dans « Spawn: Blood and Salvation« .
La deuxième histoire est plus familière, mettant en scène deux personnages bien connus de l’univers de Spawn : Sam et Twitch. Elle se concentre sur plusieurs enquêtes policières en parallèle, notamment sur des tueurs en série, bien que nos deux détectives se penchent principalement sur la disparition de Gretchen Culver. Il convient d’être clair : si la première histoire était déjà assez violente, celle-ci, plus réaliste, pousse les limites encore plus loin. Cette série n’est donc clairement pas destinée à tous les publics. Comparée à la série principale, « La Malédiction de Spawn » semble encore plus sombre et plus violente.
Cette deuxième histoire aborde des thèmes tels que le meurtre, le viol et la vengeance. Elle mélange l’univers de Sam et Twitch avec une intrigue évoquant « The Crow« . L’écriture est solide, offrant des descriptions détaillées des aspects les plus sombres de l’histoire. Ce que les dessins ne peuvent pas montrer, le texte le suggère avec brio. Bien qu’il y ait une conclusion, certains éléments de cette histoire seront développés plus tard dans la série, vers la fin. Après deux histoires de quatre chapitres, la troisième est plus courte et se concentre sur le personnage bien connu d’Angela.
Cette histoire se déroule en partie sur une autre planète, où Angela combat une entité maléfique. Ce qui passionnera les fans de Spawn, c’est la révélation des origines du personnage. Nous en apprenons donc davantage à son sujet, avec même la présence de Spawn et Cog en invités !
Cet album, regroupant ces trois histoires, contribue ainsi à enrichir l’univers de Spawn en s’éloignant du personnage d’Al Simmons. Certains éléments introduits sont fascinants, bien que certains ne soient pas pleinement exploités ultérieurement. Néanmoins, ces histoires demeurent sombres et extrêmement violentes, créant une ambiance forte et s’appuyant sur un rythme lent. Les dessins de Dwayne Turner servent admirablement bien le récit, et l’encrage de Danny Miki les rapproche de ceux de la série principale.
Le comics Spawn – La Malédiction de Spawn (Tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 29.95€