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Avis manga – Holyland (tome 1)

Véritable succès littéraire, Holyland de Kouji Mori se démarque en tant que première série à connaître un engouement similaire à celui de Suicide Island, autre œuvre célèbre de l’auteur. Si Kouji Mori est souvent associé à sa relation amicale empreinte de rivalité avec Kentaro Miura, auteur de Berserk, Holyland mérite également d’être mis en lumière. Parue dans le Young Animal entre 2001 et 2008, cette série en 18 tomes a suscité une attente considérable dans notre pays.

C’est avec justesse que Vega Dupuis, déjà responsable de l’édition de Genesis, une autre œuvre de Kouji Mori, nous présente aujourd’hui Holyland. Afin de satisfaire les lecteurs, l’éditeur a opté pour une parution simultanée des deux premiers tomes, permettant ainsi de découvrir dès maintenant les raisons pour lesquelles cette série promet d’impressionner grandement.

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Avis manga – Holyland (tome 1)

La renommée de Kouji Mori est souvent associée à sa relation avec Kentaro Miura, l’auteur de la célèbre série Berserk, plutôt qu’à ses propres mangas. Cette connexion s’est renforcée après le décès de Miura, lorsque Mori a été chargé de la lourde responsabilité de superviser la publication de la suite de cette série légendaire. Il semble être le seul à qui Miura aurait révélé la conclusion de son histoire.

Mori a pris conscience de l’immense responsabilité qui lui incombait et s’est engagé à préserver l’intégrité de l’œuvre originale. Bien que cela ne soit pas directement lié à Holyland, il est important de le souligner, car il est difficile de lire une œuvre de Kouji Mori sans penser à l’influence de Miura et à la possible inspiration de leur relation sur le duo Guts/Griffith de Berserk. On pourrait dire que l’impact considérable de la série de Kentaro Miura se fait ressentir dans l’ensemble du travail de Kouji Mori.

De plus, la façon dont Mori aborde sa responsabilité envers l’œuvre de Miura témoigne d’une approche incroyable de son métier, qui est moins courante dans le milieu du manga, souvent dominé par des impératifs industriels. C’est l’un des aspects attractifs de ses œuvres, comme nous le découvrirons dans cet article. Kouji Mori possède une signature artistique distincte et explore des thématiques récurrentes à travers ses différents titres. Dans le cas présent, la série Holyland aborde avec sérieux la problématique du suicide lié au harcèlement, et cette thématique sera également au cœur de sa série ultérieure, Suicide Island, publiée en France par Kazé.

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Le personnage principal de la série est indéniablement son point fort, portant en lui une composante existentielle qui imprègne l’ensemble du récit. Contrairement aux héros de mangas adolescents conventionnels, il incarne les questionnements profonds de Kouji Mori sur lui-même et les thèmes qu’il explore. L’énonciateur, qui n’est autre que l’auteur lui-même, se manifeste clairement à travers la narration, adressant directement le lecteur.

On ressent fortement sa présence et son désir sincère de transmettre quelque chose à son public. Cet engagement de l’auteur est assez rare pour être souligné, d’autant plus qu’il traite son sujet avec finesse, offrant une introduction tendue et nerveuse. En devenant célèbre en tant que « chasseur de yankee« , le protagoniste attire également des ennemis dans les rues sombres.

Mori parvient à dépeindre de manière intelligente cet aspect existentiel dont j’ai parlé, en évitant de se limiter à un développement de personnage prévisible. Il cherche à saisir la complexité des sentiments de Yu et ses questionnements sur son identité. Une fois de plus, cette approche se reflète dans l’énonciation marquée, créant ainsi un lien puissant entre l’auteur et le lectorat, conférant à l’œuvre une puissance accrue par rapport à une approche plus distante de Mori.

Les obsessions et les questionnements de l’auteur transparaissent aisément dans Holyland

On remarque sa passion évidente pour les arts martiaux, avec des commentaires techniques sur les différentes disciplines, leur efficacité en combat de rue, les règles et les postures à adopter. Cette expertise est liée à une véritable expérience de vie, ce qui permet de relier cet aspect aux questionnements existentiels présents dans le récit. Ainsi, ces premiers tomes offrent une expérience de lecture plaisante, mêlant des scènes de combat captivantes, une intrigue tendue et un récit bien construit. Mais surtout, c’est une histoire qui est véritablement animée, portée par un auteur engagé qui souhaite transmettre quelque chose de profond.

Les tomes 1 & 2 du manga Holyland sont disponibles dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 8.35€

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