Pour apprécier pleinement ce manga, une relecture attentive s’impose afin de capturer l’intégralité de ses subtilités. Il est facile de passer à côté d’éléments clés qui contribuent à la profonde mélancolie de cette œuvre.
En effet, ce manga se présente sous une forme relativement concise, se divisant en deux histoires distinctes : la première se déroule dans la ville de Yûnagi, tandis que la seconde, intitulée « Le pays des cerisiers« , est subdivisée en deux chapitres. La première histoire, centrée sur Minami, se distingue par sa structure linéaire, ce qui la rend plus fluide à la lecture tout en suscitant davantage d’émotions.
À l’inverse, le second récit, scindé en deux parties, utilise habilement des flashbacks pour explorer les souvenirs des personnages, créant ainsi par moments une légère confusion. Néanmoins, malgré leurs différences apparentes, ces deux histoires partagent un lien profond en abordant les répercussions à long terme de la bombe atomique, plutôt que son impact immédiat. De plus, elles mettent en lumière les effets durables sur la vie des individus ordinaires.
Résumé : Hiroshima, 1947. Comment vivre normalement, comme une jeune fille, en ayant été témoin de tant d’horreur ? C’est sur cette interrogation que l’on ouvre “le Pays des Cerisiers”, récit poignant et lyrique sur la nécessité de se reconstruire et de s’apercevoir que la vie vaut quand même la peine d’être vécue…
Avis manga – Le pays des cerisiers
Ce manga offre une méditation puissante sur le fardeau qui pèse sur les hibakusha, les survivants de la bombe atomique, un fardeau qui perdure de génération en génération. Il se manifeste non seulement sur le plan médical, mais aussi sur le plan psychologique et social, à travers des formes insidieuses de discrimination, souvent sous-jacentes. L’auteur accorde une attention particulière à la condition des femmes, soulignant les difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Le récit est également émouvant lorsqu’il dépeint des familles brisées, des enfants en proie à la souffrance, qu’ils soient orphelins ou qu’ils assistent à la maladie ou à la disparition prématurée de leurs proches.
Le manga est le fruit d’un travail admirable, caractérisé par un dessin précis et épuré, qui s’efface par moments pour refléter la perte du souffle vital des personnages. Il convient également de saluer l’édition du manga, qui se distingue par sa superbe couverture au grain subtil, ainsi que par ses nombreux bonus, tels qu’une nouvelle postface, des extraits du carnet de croquis de l’autrice, un essai en mémoire d’une institutrice ayant été témoin de la bombe atomique, et même une mini-histoire en couleurs de deux pages.
En conclusion, ce manga se démarque par sa conception singulière et sa capacité à émouvoir. Bien qu’il puisse dérouter à certains égards, il demeure résolument poétique et profondément poignant. Il offre un moyen puissant de se remémorer les horreurs du bombardement atomique et constitue une découverte véritablement touchante.
Le manga Le pays des cerisiers est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 10.50€
