Découvrez le récit bouleversant d’une légende du Shinsen Gumi à travers Mibu Gishi Den de Jiro Asada (Le Cheminot) et Takumi Nagayasu (Mother Sarah). Initialement lancée au Japon en 2007, cette série a connu plusieurs éditeurs au Japon, avant d’être récupérée par Shûeisha. Elle compte actuellement 11 volumes.
Résumé : Le 31 janvier 1868, Kan’ichirô Yoshimura s’effondre près de Nanbu, sa terre natale, à bout de forces. Dans l’espoir de sortir sa famille de la pauvreté, il devint un samouraï du Shinsen Gumi et multiplia les missions. Après avoir pris part à la bataille de Toba-Fushimi, il disparut soudainement !
Or, celui qui fut considéré comme l’homme le plus fort de la célèbre milice de Kyoto n’est plus que l’ombre de lui-même : pour son ancienne patrie, il n’est plus qu’un renégat qui a trahi son seigneur et son allégeance. Kan’ichirô se montre alors prêt à tout pour rejoindre les siens.
Avis manga – Mibu Gishi Den (tome 1)
Mibu Gishi Den est la nouvelle série de samouraï publiée par les Editions Mangetsu. Comme pour ses autres séries, l’éditeur a fait des efforts pour offrir une édition de qualité. La couverture mate met en valeur le titre grâce à un embossage et un vernis en 3D. L’intérieur comporte 8 pages en couleur au début du volume. Le papier est épais et l’impression de qualité, produisant un ouvrage magnifique.
Mibu Gishi Den se déroule en 1868, juste après la bataille de Toba-Fushimi au Japon. Le protagoniste, Kan’ichirō Toshimura, était considéré comme l’un des meilleurs épéistes du Shinsen Gumi, mais il a déserté et est contraint de se donner la mort par seppuku. Le récit commence avec les derniers moments de la vie de cet épéiste renommé, offrant une structure atypique et audacieuse.
Le récit est en effet surprenant, alors que nous sommes absorbés par cette tragique histoire, il fait un bond dans le temps jusqu’en 1914. Le premier témoignage provient du Tenancier de Kadoya, Shōsuke Takenaka, qui était autrefois un compagnon de Kan’ichirō Toshimura. Il nous raconte les souvenirs qu’il a gardés de ce dernier, offrant une vue sur ses origines, son ascension et surtout ses motivations qui diffèrent de ce à quoi nous sommes habitués dans les récits de samouraïs.
Il est difficile de savoir si la suite du récit poursuit ce concept, mais cette idée de biographie par témoignages interposés est très intéressante. Nous avons hâte de découvrir le destin bouleversant de Kan’ichirō Toshimura, qui s’est déroulé au cours d’une des périodes les plus importantes de l’histoire du Japon.
En se concentrant sur Kan’ichirō Toshimura, MIBU GISHI DEN est en quelque sorte une biographie du samouraï. Le manga nous présente un personnage avec un code de l’honneur qui est en décalage avec celui du bushido traditionnel. Étant d’origine modeste, Kan’ichirō Toshimura a appris à manier le sabre avec une habileté sans égal et a développé ses compétences uniquement pour subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille. Avec ces motivations et cette exploration de ses émotions, il est impossible de ne pas s’attacher à lui.
MIBU GISHI DEN est un manga qui se concentre sur le personnage principal, Kan’ichirō Toshimura, en utilisant une structure atypique qui consiste en des témoignages. Cela permet de développer le personnage de manière plus profonde et humaine, ce qui intrigue le lecteur. Les personnages secondaires, majoritairement historiques, sont introduits mais restent pour l’instant en arrière-plan. Le lecteur est curieux de découvrir la suite de l’histoire et de voir comment les personnages secondaires vont évoluer dans l’oeuvre.
MIBU GISHI DEN est une œuvre fascinante qui se concentre sur le samouraï Kan’ichirō Toshimura. Le manga présente un personnage avec un code de l’honneur qui s’oppose au bushido traditionnel. Kan’ichirō, d’origine modeste, a appris à manier le sabre pour subvenir aux besoins de sa famille. Le témoignage de Shōsuke Takenaka montre que, bien que Kan’ichirō cherche simplement à aider sa famille, il est considéré comme cupide par les autres. La structure de l’œuvre soutient le développement du personnage, attirant notre attention sur un samouraï profondément humain et sincère. Les personnages secondaires, principalement historiques, sont également introduits, mais pour l’instant jouent un rôle de figurants. Visuellement, MIBU GISHI DEN est impressionnant grâce à son dessin détaillé et réaliste, à son travail sur les tenues et les décors, et à sa mise en scène efficace qui permet une lecture fluide. Le premier volume comporte peu de scènes dynamiques, mais un combat au sabre présage de belles choses pour la suite.
Le manga s’immisce avec brio dans la fin du Bakufu d’Edo au Japon. On comprend rapidement le contexte politique de l’époque, avec l’ouverture du Japon au monde et l’émergence de deux factions : les partisans de l’Empereur et les partisans du Shogun. Les samouraïs sont en train de perdre leur pouvoir, et le bushidō, le code d’honneur, devient obsolète. Les membres du Shinsen Gumi, la milice spéciale du Shogun, tentent encore de résister à ces changements. Cependant, Kan’ichirō Toshimura n’a que faire des traditions et souhaite simplement vivre, incarne ainsi la transition vers la modernité. L’adaptation et la traduction sont excellentes, permettant une lecture fluide sans se perdre dans les informations historiques. Cependant, il peut être difficile pour ceux qui ne connaissent pas cette période de se projeter dans l’univers de l’oeuvre.
MIBU GISHI DEN est un manga qui offre une lecture agréable pour les yeux grâce à ses illustrations détaillées et immersives de Takumi Nagayasu. Cependant, ce n’est pas la seule qualité de l’oeuvre. Le récit est une biographie de Kan’ishiro Yoshimura, un membre du Shinsen Gumi, mais il a une structure atypique qui commence avec les derniers instants de son personnage principal. Kan’ishiro est un personnage intéressant avec plusieurs facettes et des motivations et convictions touchantes.
L’oeuvre est également captivante en raison de la description soignée du contexte historique, qui comprend de nombreux événements et figures historiques liés à la fin du bakufu et au Shinsen Gumi, mais sans avoir l’effet de documentaire. Enfin, ce tome 1 est une réussite car il donne envie de lire la suite.
Le manga Mibu Gishi Den est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 8.95€