Alors que Kan’ichiro Yoshimura médite sur l’acte imminent d’ouvrir son ventre, il se laisse envahir par les pensées de sa femme bien-aimée, Shizu. Ils ont partagé une relation profonde depuis leur enfance, et ces souvenirs émergent avec émotion. Les remembrances se bousculent, rappelant la souffrance et la honte qu’il a éprouvées lorsqu’il a abandonné son clan pour partir à Edo, dans l’espoir de trouver un meilleur gagne-pain.
Les débuts ont été particulièrement difficiles, et il se reproche d’avoir exposé sa bien-aimée à de telles épreuves. Toutefois, parmi ces réminiscences, une rencontre se distingue, gravée à jamais dans son esprit. À l’âge de 10 ans, il avait su, sans l’ombre d’un doute, qu’elle serait celle qu’il épouserait. Les années se sont écoulées, et il se remémore maintenant le jour de sa demande en mariage, une décision hâtive motivée par l’intérêt d’un seigneur pour sa tendre moitié…
Avis manga – Mibu Gishi Den (tome 3)
Lors de l’interview, le journaliste entame une discussion avec Yanosuke Sakuraba, un entrepreneur influent et proche du premier ministre. Dans sa jeunesse, Sakuraba fut l’un des élèves de Yoshimura avant que ce dernier ne déserte. Il partage avec le journaliste ses souvenirs de cette période, évoquant la pauvreté dans laquelle ils vivaient ainsi que la honte et le déshonneur subis par Kaichirô, le fils de Yoshimura. Les enfants des seigneurs en ont profité pour le tourmenter jusqu’à l’intervention de son ami Chiaki…
Le dernier tome de Mibu Gishi Den approfondit le passé de Kan’ichiro Yoshimura, en dévoilant des détails sur sa famille, sa femme et son fils, ainsi que les conditions précaires dans lesquelles ils vivaient depuis le décès de son propre père, un soldat du seigneur local. Ces circonstances difficiles l’ont poussé à prendre la décision de déserter, dans l’espoir d’offrir une vie plus digne à sa famille. Les illustrations de Takumi Nagayasu, précises et empreintes de douceur, donnent une dimension réaliste à l’histoire et transmettent avec justesse les émotions des personnages.
Ce récit captivant se démarque des histoires habituelles de guerriers sans peur et sans reproches, avançant coûte que coûte et prêts à mourir. Yoshimura refuse de donner sa vie pour un seigneur ou pour quiconque, préférant s’accrocher à la vie par tous les moyens possibles pour protéger sa famille. Mibu Gishi Den est une véritable perle, tant par son scénario que par ses illustrations. Ce seinen mature est riche en émotions. Il est rafraîchissant de lire quelque chose de si différent des autres mangas traitant des samouraïs ou du Shinsen Gumi, et cela est fait avec une maîtrise remarquable. Je le recommande vivement pour le découvrir ou le poursuivre avec enthousiasme.
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Résumé : A la suite du tenancier, c’est maintenant au tour de l’entrepreneur Sakuraba, l’un des anciens élèves de Kan’ichiro Yoshimura, d’évoquer ses souvenirs de ce samouraï hors normes. L’homme se remémore parfaitement le jour où l’instructeur a tourné le dos à son clan, espérant offrir à sa famille une vie plus digne. Mais déserter n’est pas sans conséquences, et c’est malheureusement à cette dernière, restée dans le Nord, d’en payer le prix. Yoshimura parti, son aîné se retrouve couvert d’opprobre et doit affronter le jugement impitoyable de ses camarades.