À la fin des années 1990, l’excitation des adolescents autour des éditions estivales des magazines Joypad ou Consoles + chez les revendeurs de journaux était palpable. À cette époque précoce d’Internet, chaque annonce de jeu vidéo lors de l’E3 (Electronic Entertainment Expo) illuminait les yeux des jeunes, nourrissant l’espoir de recevoir ces jeux tant désirés à Noël ou l’année suivante.
Pourtant, cette ère est désormais révolue : l’Association des logiciels de divertissement (ESA) a mis fin au grand salon de Los Angeles, marquant ainsi la disparition d’un événement déjà en déclin depuis plusieurs années.
La pandémie a été un coup dur pour l’E3, entraînant l’annulation de son édition 2020. Malgré un retour virtuel l’année suivante, l’événement a été à nouveau suspendu avant d’annoncer l’annulation de l’édition 2023, prévue du 13 au 16 juin.
Le désintérêt des grands fabricants de consoles et des éditeurs de jeux vidéo a largement contribué à la crise de l’E3. Préférant organiser leurs propres événements pour maximiser leurs communications, ces acteurs majeurs comme Xbox, Sony, Nintendo et Ubisoft avaient déjà décidé de ne pas participer à l’E3 avant son annulation. Parallèlement, des événements concurrents comme la Summer Game Fest ont davantage fragilisé la position du salon.
Pour Stanley Pierre-Louis, PDG de l’ESA, l’arrêt de l’E3 était inéluctable : « C’était la bonne décision, compte tenu des opportunités nouvelles qu’a l’industrie d’entrer en contact avec les fans et les partenaires », a-t-il déclaré au Washington Post. D’autres salons comme la Paris Games Week, le Gamescom de Cologne ou le Tokyo Game Show ont mieux résisté et retrouvé des niveaux de fréquentation similaires à ceux d’avant la pandémie.