Après trois premiers volumes marqués par la poésie et la tendresse envers les dragons, ce quatrième tome marque une rupture. Yuna Hirasawa choisit de briser l’image idéale du vétérinaire draconique en confrontant ses héros à la dure réalité de l’histoire militaire. Luca, persuadée d’exercer un métier de soins et d’amour, se heurte ici aux conséquences d’un passé sanglant où les dragons furent utilisés comme armes biologiques.
À travers la lettre d’adieu de Siegfried, le lecteur découvre la vérité : autrefois vétérinaire de guerre, il servait sous les ordres de Guideor, le père de Luca, figure héroïque mais controversée.

🩸 Les mémoires douloureuses de Siegfried
Le cœur du tome repose sur ce récit du professeur Siegfried. En retraçant ses souvenirs, il révèle une époque où soigner un dragon pouvait signifier en sacrifier un autre. La guerre a transformé les dragons en instruments de destruction, et la maladie du dragon fou devint une arme terrifiante.
Le moment le plus poignant reste celui où Siegfried retrouve Sartaïa, son propre dragon promis à une vie de protection, désormais contaminé et dangereux. Incapable de mettre fin à son existence, il voit son serment s’effondrer et porte encore aujourd’hui le poids de cette erreur.
🕊️ Guideor, un héros aux choix controversés
Ce volume introduit enfin Guideor, le père de Luca. Loin d’un portrait manichéen, l’auteur brosse un homme magnanime mais prêt à prendre des décisions cruelles pour protéger le plus grand nombre. Si ses actions peuvent sembler impitoyables, elles traduisent surtout une volonté de contenir la catastrophe. Pourtant, les hauts gradés firent de lui un bouc émissaire, préférant salir sa mémoire pour justifier leurs propres fautes.
Luca et ses camarades se retrouvent ainsi face à une vérité déchirante : leur idéal s’effondre au contact des cicatrices du passé.
🌟 Avis critique
Ce tome 4 est sans conteste le plus marquant de la série jusqu’ici. En mêlant drame personnel, révélations historiques et dilemmes éthiques, il redéfinit les enjeux de l’univers. La tension entre compassion et responsabilité atteint son paroxysme : peut-on continuer à soigner quand on a dû tuer ?
Yuna Hirasawa signe un volume bouleversant, où chaque page interroge le sens du métier de vétérinaire draconique. Plus sombre, plus adulte, ce tome confirme la puissance narrative et émotionnelle de la série.
Un manga à la fois poétique et cruel, qui prouve que derrière chaque dragon, il y a une histoire de douleur, de loyauté et de sacrifice.
Le manga Luca, vétérinaire draconique (Tome 4), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 7.90€