Ce comics est la suite non-canon aux Batman de Tom King que nous avions adoré. Le titre aurait pu être « Catwoman » simplement, Batman n’y est que figurant et c’est bien comme ça.
Si le Batman de King posait la question « Peut-on imaginer Batman heureux ?« , ici il se demande « le bonheur peut-il domestiquer le Catwoman ? » L’histoire suit l’étrange « amitié » entre Catwoman et le Joker à travers trois époques différentes.
Résumé : Batman et Catwoman se sont rencontrés, sont tombés amoureux et ont eu une vie heureuse. À la mort de Batman, Catwoman règle les derniers comptes d’une vie passée à évoluer entre les ombres. Son compagnon disparu, elle a désormais toute latitude pour rendre visite, une dernière fois, à une vieille connaissance à l’humour douteux…
Avis comics – Batman Catwoman
Dans le passé, lors des débuts de Batman, alors qu’elle fricote avec les bas fonds de Gotham et que les flirts avec le milliardaire ne sont qu’un jeu utile (il la laisse toujours filer). Catwoman fréquente le Joker parce qu’il est paumé, comme elle.
Dans le présent (après la série de King), alors qu’elle et Batman cherchent toujours comment se traduiront leur amour, leurs « fiançailles« , dans leurs vies publiques et privées. Le milliardaire offre à l’orpheline qui vit dans la rue une vie sans privations. Il sait qu’elle a besoin de voler les richesses de Gotham pour se sentir vivante. Il fait donc quelques actions comme racheter d’avance des bijoux qu’elle convoite pour qu’elle puisse les voler légalement, démontrant qu’il n’a rien compris et qu’elle est de moins en moins autonome dans leur relation. Elle doit accepter le cadre moral de Bruce et les privilèges de son argent pour vivre avec lui. Et c’est une frustration grandissante pour Catwoman.
Leur couple est mis à rude épreuve quand le Joker dit à Selina où il cache des bombes dans Gotham, et qu’elle refuse de dire où à Batman, au nom de cette autonomie qu’elle envoya se défiler.
Dans le futur, Batman vient de mourir de mort naturelle. Leur fille le remplace et enquête sur la mort du Joker qui vient d’être assassiné par… Catwoman.
Le récit, la structure est vraiment bon. C’est intéressant de suivre les enjeux du couple Batman/Catwoman du point de vue de cette dernière.
Honnêtement, l’ambiance installée par King est grandiose et met bien en place le pourquoi cette relation peut bien fonctionner. L’histoire nous fait sous entendre que cette relation était une réussite. Selina a tout perdu de ce qui faisait d’elle quelqu’un d’intéressant. Elle devient presque une ménagère. Une mère archétype. La mort de Bruce est presque une délivrance, puisqu’elle conserve l’argent, mais peut enfin se débarrasser du carcan moral de ce dernier. Cette nuance, sur un personnage fort comme Catwoman, est intéressant à découvrir et à imaginer.
Cette image de la femme soumise pendant des années, et le fait de devenir une mère idéale, puis le meurtre du Joker comme symbole de sa liberté retrouvée à la mort de Bruce… Ce n’est pas la Catwoman que nous avons l’habitude de connaitre. C’est comme si King avait dû inventer des problèmes qui ne fonctionnent pas avec sa psychologie pour garder l’histoire intéressante. Ce qui donne au titre Batman Catwoman une force, et une histoire forte, chargée d’une certaine morale ! Définitivement, une lecture intéressante et passionnante !
Le comics Batman Catwoman est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 35€