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Avis comics – BRZRKR (tome 1), le comics de Keanu Reeves

L’arrivée de Keanu Reeves dans le monde du comics suscite une réelle effervescence. Le projet « BRZRKR » mené par l’acteur connu pour son rôle dans la saga « Matrix », a généré près de 2 millions de dollars grâce aux précommandes avant la sortie du premier volume en mars 2021. Ce succès suscite ma curiosité et renforce l’attente autour de l’œuvre. C’est ce qui m’a poussé à acheter le premier numéro. Plus de 16000 personnes ont suivi ce mouvement en soutenant la nouvelle license de BOOM! Studios et la première expérience d’auteur de l’acteur.

Pour ce projet, Keanu Reeves s’entoure d’une équipe de talents remarquables. Tout d’abord, le créateur Matt Kindt, que j’ai eu la chance de rencontrer, travaille sur le scénario en collaboration avec Keanu Reeves. Kindt connaît bien l’éditeur BOOM! Studios, avec qui il a déjà travaillé sur plusieurs titres tels que « Grass Kings », « Black Badge » et « Folklords ».

Ron Garney, illustrateur de renom des années 90 pour ses travaux sur les séries « Captain America », « Hulk » et « Silver Surfer », assure la partie graphique de « BRZRKR ». Garney a également brièvement essayé l’écriture, notamment pour la mini-série « Captain America: Sentinel of Liberty » qu’il a également illustrée à la fin des années 90.

Avis comics – BRZRKR (tome 1), le comics de Keanu Reeves

L’équipe créative de BRZRKR, dirigée par Keanu Reeves et Matt Kindt, se compose d’artistes de talent, dont Ron Garney. Garney, illustrateur célèbre des années 90 pour ses travaux sur Captain America, Hulk et Silver Surfer, est chargé de la partie graphique. Avec une carrière durable incluant des travaux sur Uncanny X-Force, Daredevil et Savage Sword of Conan, il apporte une expérience précieuse à l’équipe. L’histoire de BRZRKR suit un guerrier immortel et anonyme qui effectue des missions pour le gouvernement américain, mais qui ne désire qu’une chose: la mortalité. Bien que l’intrigue soit pleine d’action, la caractérisation du personnage principal, le Berserker, manque de profondeur et de conviction.

BRZRKR est un comics qui mélange des éléments de John Wick et Wolverine, mais qui n’apporte rien de nouveau à ces personnages connus. Le personnage principal, le Berserker, est peu développé et manque d’originalité. Le ton sérieux et philosophique du récit peut décevoir les lecteurs qui s’attendaient à une lecture plus légère. La morale du personnage laisse à désirer et n’aide pas à le rendre crédible. Cependant, l’auteur Matt Kindt est reconnu pour son travail dans les comics et il est possible qu’il ajoute de la profondeur à l’intrigue à mesure que la série progresse.

Bien que le début de BRZRKR ne soit pas très prometteur, le phénomène autour du projet en lui-même est fascinant. Keanu Reeves joue un rôle actif dans la mythification de sa propre image en créant et en contrôlant le contenu qui la représente. Ce comic book permet à Reeves de s’ancrer dans l’imaginaire collectif en utilisant les imageries de ses rôles précédents pour construire un personnage emblématique. La narration cinématographique facilite la transition vers d’autres supports tels que des films et des séries animées. Au final, BRZRKR donne un aperçu de la façon dont les acteurs peuvent exploiter leur propre aura pour contrôler leur propre image.

L’acteur Keanu Reeves puise son inspiration dans sa propre carrière, principalement en s’identifiant au héros de la saga John Wick. Il incarne également des traits de personnages iconiques tels que Deadpool, Wolverine et The Pouch (incarnation de la passion de Rob Liefeld pour les pochettes).

L’influence de Frank Miller et de Sin City se ressent dans la première moitié de l’histoire. Le style graphique, avec des cases saturées de noir, blanc et surtout rouge sang, renforce la violence dépeinte. La cervelle et les yeux volent régulièrement, après que des crânes aient été brutalement explosés. BRZRKR est donc un titre R-Rated, très graphique et violent, sans le respect pour l’ennemi.

Les illustrations rugueuses et âpres de Ron Garney s’harmonisent parfaitement avec la rage du personnage principal. La colorisation simpliste de Bill Crabtree renforce la laideur des dessins de Garney, appuyant l’hommage à Miller et l’atmosphère sombre du carnage causé par B. La partie graphique met en lumière la puissance du personnage, qui semble ne pouvoir être arrêté que par sa propre immortalité. Cependant, la relation complexe et apparemment intéressée entre le personnage et le gouvernement américain laisse présager un conflit à venir.

Le premier comics de Keanu Reeves démarre de manière mitigée. Bien que son concept soit prometteur et que l’introduction musclée du protagoniste, BRZRKR, soit réussie, le développement de l’histoire est insipide. L’action frénétique et la psychanalyse artificielle sont en contradiction et laissent l’issue dans un état de schizophrénie. La gravité symbolique des enjeux du personnage est en opposition avec sa brutalité, ce qui empêche le comic d’être aussi satisfaisant que son homologue cinématographique, John Wick.

Cependant, Kindt et Reeves ont probablement une vision à long terme pour BRZRKR et il peut révéler son potentiel complet dans des volumes reliés ou en lisant l’histoire d’une seule traite. La première partie du chapitre est effrénée et offre de nombreuses situations spectaculaires, ce qui justifie une adaptation sur d’autres supports. Malgré tout, la première issue n’est que correcte en raison de sa partie graphique en harmonie avec le récit, plutôt que pour son intrigue débutant de manière générique.

Le comics comics BRZRKR (tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 16.95€

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