Certaines œuvres du catalogue de Glénat Manga passent souvent inaperçues, et c’est souvent le cas pour les titres shôjo/josei. Cependant, ce mois d’octobre apporte une belle surprise avec trois nouvelles séries, dont Gene Bride. Débutée au Japon en 2021 dans le magazine Feel Young des éditions Shôdensha, cette série ne compte que deux tomes à ce jour.
Elle marque également l’arrivée en France de l’auteure Hitomi Takano, qui a déjà œuvré dans divers genres pour différents éditeurs depuis ses débuts professionnels en 2015. Elle s’est essayée au shôjo/josei pour Shôdensha, au yaoi pour les éditeurs Libre et Shôdensha, et au seinen psychologique avec sa plus longue série, Watashi no Shounen/My Boy, qui compte 9 tomes et a démarré chez Futabasha avant de passer chez Kôdansha.
Avis manga – Gene Bride (tome 1)
Cette question résume parfaitement le vécu d’Ichi Isahaya, l’héroïne du récit. Journaliste célibataire, elle est une femme forte, mais elle subit au quotidien les discriminations subies par les femmes.
Les remarques déplacées de ses collègues masculins au travail, le harcèlement lors de ses sorties sportives, ou encore les tentatives de vol de ses poubelles par des inconnus font partie de son quotidien. Le premier tome met en lumière ces situations de sexisme qui font malheureusement partie de la vie quotidienne, même pour une femme au caractère bien trempé comme Ichi. Le récit évoque également d’autres inégalités et absurdités, notamment sur le plan politique, tout en abordant les limites de l’intervention policière en l’absence de violence.
Dans ce contexte, Ichi fait un jour la rencontre de Makuhito Masaki, qui prétend avoir été l’homme de sa vie au lycée et souhaite la remercier pour quelque chose qu’elle aurait fait à cette époque. Cependant, Ichi n’a aucun souvenir de lui et reste méfiante. Progressivement, elle se rend compte que Maku n’a aucune mauvaise intention et se montre respectueux.
Une amitié naît entre eux. Le récit se concentre également sur l’exploration de la personnalité de Maku, mettant en lumière son côté maniaque, sa propension à la panique en cas de situations inattendues, et ses idées excentriques. Les interactions entre Ichi et Maku, avec son caractère bien affirmé et ses réactions déconcertées, donnent lieu à des scènes comiques, notamment les séquences « Ichi à colorier ».
Mais le mystère est également au cœur de l’intrigue, en particulier en ce qui concerne l’école que fréquentaient nos deux personnages principaux il y a environ quinze ans. Pourquoi Ichi ne se souvient-elle pas de Maku ? A-t-elle des pertes de mémoire ? Les souvenirs du passé qui lui reviennent, notamment ceux liés à une amitié brisée avec une certaine Enami, suscitent des interrogations. Le concept de « Gene Bride » est également évoqué, laissant planer de nombreuses questions. Si certaines énigmes restent en suspens, d’autres commencent à se dévoiler, éveillant la curiosité du lecteur, en particulier grâce aux dernières pages intrigantes qui semblent annoncer une possible incursion dans le fantastique ou la science-fiction.
L’attente sera nécessaire pour obtenir des réponses, mais ce premier tome remplit parfaitement son rôle en nous offrant une exploration fascinante de la vie quotidienne sous l’angle de la condition féminine, tout en promettant de dévoiler davantage de mystères dans les volumes à venir. Le dessin, élégant et mature, contribue à l’attrait de ce début prometteur.
Le manga – Gene Bride (tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 7.90€.