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Avis Manga – Les Saisons d’Ohgishima (tomes 1 & 2)

En 1866, à Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji, l’estuaire vibrait des influences étrangères entrelacées à la culture japonaise. Tamao, émanation du quartier des plaisirs, s’engageait dans un emploi auprès du négociant hollandais M. Hartmans, établi à Dejima, enclave occidentale.

À travers les saisons et les interactions variées, elle entrevoyait l’ampleur du monde au-delà de ses confins, mais le flux du temps et les contraintes sociales la rappelaient à son destin inéluctable, tout comme la société qui l’entourait.

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Avis Manga – Les Saisons d’Ohgishima (tomes 1 & 2)

Dès les premiers instants de ce chapitre initial, nous faisions connaissance avec Tamao, une adolescente du quartier des plaisirs, embarquée dans le service chez M. Hartmans, négociant hollandais de Dejima.

Accompagnée de la courtisane qui la mentorait et de sa « grande sœur » destinée également à servir M. Hartmans, Tamao se voyait attribuer le rôle de servante auprès de ses aînées, destinée à suivre leurs pas dans l’avenir. En attendant sa maturité, ses parents percevaient une allocation de la maison close. Pleine d’ardeur, Tamao s’attelait à toutes les tâches qui lui étaient confiées, de la cuisine au nettoyage, dévoilant rapidement sa nature attachante et touchante.

Son énergie débordante et sa curiosité pour le monde extérieur étaient palpables, exprimant même le désir d’apprendre au docteur Thorn, qui semblait disposé à la guider. Si son destin semblait tracé, l’espoir demeurait qu’elle puisse se frayer un autre chemin.

Tamao n’était pas le seul protagoniste en lumière dans ce premier opus, une galerie de personnages éclectiques s’offrait à nous. Le quartier regorgeait de tranches de vie variées, nous permettant de croiser Victor, un Français captivé par Tamao, Momo, fils adoptif du cuisinier M. Ganji, ou encore Kojiro Shimada, un samouraï chargé de la protection de M. Hartmans.

Cet échantillon de personnages promettait une diversité d’histoires et d’objectifs captivants. Le récit, dense en dialogues, nous guidait aisément d’un personnage à l’autre, tous fascinants à leur manière, tandis que l’atmosphère du quartier, malgré ses défis, demeurait chaleureuse. La mangaka nous gratifiait même d’une mine d’informations entre les chapitres, à travers la « boîte à secrets de Dejima », comprenant notamment un plan de la ville et des résidences. Le contexte historique était également finement développé, tant en Asie qu’en Europe.

Malgré l’énergie de Tamao, son destin semblait peser sur ses épaules. Son amour pour les oiseaux traduisait son désir de liberté, symbolisé par un dessin représentant un oiseau en cage. Plusieurs thèmes importants étaient abordés, tels que le rôle de la femme dans la société, l’esclavagisme et le racisme, malgré l’apparente jovialité de l’ensemble. Visuellement, le talent de Kan Takahama se révélait, avec des visages expressifs et un jeu de contrastes saisissant, offrant une immersion totale dans ce premier tome. Chaque personnage était prometteur, suscitant l’impatience de découvrir leur destinée, avec Tamao en tête de liste.

Après un premier tome réussi, tant sur le plan de l’immersion que du graphisme, l’attente était palpable pour la suite des aventures de Tamao. Si le deuxième tome offrait moins de surprises que le premier, la qualité demeurait au rendez-vous, avec un approfondissement des personnages par la mangaka Kan Takahama. Tamao conservait sa place centrale, même si d’autres protagonistes prenaient parfois le devant de la scène.

Chacun possédait son histoire, ses peurs, ses objectifs, enrichissant davantage le récit. Les thèmes abordés, notamment la religion qui occupait une place importante, étaient traités avec finesse, générant une tension palpable. Les étrangers étaient également sujets à la méfiance, alimentant les craintes de la grande sœur de Tamao.

Au milieu de ces récits multiples, la jeunesse et l’innocence de Tamao ressortaient, confrontées à des questionnements existentiels sur la vie, la mort et le passage à l’âge adulte. Avec des illustrations toujours aussi superbes et des pages riches en informations, ce deuxième tome est une plongée captivante dans l’univers de la mangaka.

Le manga Les Saisons d’Ohgishima (tomes 1 à 4), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 10.95€

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