Avec sa taille imposante de 170 x 240 mm, une préface exclusive des auteurs et un dossier complet sur les événements historiques à la fin de chaque volume, « Le fils de Taïwan » offre une expérience enrichissante. Les premières pages sont captivantes, comprenant la préface de l’auteure Yu Pei-Yun et de nombreux détails sur la conception graphique de l’illustrateur Zhou Jian-Xin. Nous vous recommandons vivement de les parcourir, car elles dévoilent de précieuses informations sur la genèse du projet, la rencontre avec le protagoniste central du récit, ainsi que sur le contexte historique et le style visuel adopté.
Le premier volume que nous avons entre les mains se nomme « Le garçon qui aimait lire » et se déroule entre 1935 et 1950 dans un Taïwan sous colonisation japonaise. L’histoire suit le parcours d’un jeune personnage dont l’âge s’étend de 5 à 20 ans. Zhou Jian-Xin a choisi un style visuel rappelant les dessins naïfs, avec des traits fins mais minutieusement travaillés.
Ce rendu est très réussi, en noir et blanc, agrémenté de nuances roses pour les visages, la peau et certains vêtements, apportant ainsi une touche de douceur au récit souvent cru et réaliste. Ce choix artistique peut ne pas plaire à tous les lecteurs, cependant il s’harmonise parfaitement avec l’histoire racontée et a immédiatement suscité notre intérêt. Il est à noter que les traits se font plus épais au fur et à mesure de l’avancement du récit, reflétant le vieillissement du héros ainsi que les épreuves qu’il traverse.
Résumé : Le personnage principal de ce livre, Kunlin Tsai, est né à Taïwan en 1930. Il a vécu différentes époques, depuis l’occupation japonaise de l’île jusqu’à après la levée de la loi martiale, en passant par l’arrivée à Taïwan du gouvernement nationaliste chinois et la Terreur Blanche. D’un style épuré, ce livre mêle le chinois mandarin, le taïwanais et le japonais ; il cisèle les vicissitudes de la vie, faisant ressurgir avec adresse le passé grâce à une intrigue vivante et une narration minutieuse.
Avis Manhua – Le fils de Taïwan (tomes 1 & 2)
Le volet historique du récit est également approfondi et minutieusement documenté. Une chronologie des événements est incluse à la fin du tome, au cas où vous auriez manqué quelque chose. Il est à noter que certains personnages parlent plusieurs langues (minnan, japonais, chinois mandarin) et que différentes typographies ont été utilisées pour les distinguer. Au fil de la lecture, on finit par ne plus y prêter attention, mais cela témoigne d’une attention particulière portée aux détails.
Dans ce premier tome, nous suivons les premières années mouvementées du parcours de Kunlin Tsai, de son enfance à son adolescence, dans un destin qui ne cesse de se dérober sous ses pas. Le récit est bien écrit, véritablement captivant, et nous ressentons de l’empathie envers le personnage principal, sa famille et ses amis. Et ce n’est que le début, car après la colonisation et les bombardements, notre protagoniste principal est confronté à la prison. Mais cela, nous le découvrirons dans le prochain tome qui promet un changement de style visuel, ainsi qu’un récit riche en rebondissements.
Le deuxième tome de « Le fils de Taïwan » se déroule dans les années 1950, pendant la Terreur blanche qui sévit à Taïwan. Kunlin est arrêté pour avoir rejoint un club de lecture et est envoyé à l’île Verte avec d’autres prisonniers politiques. Pendant dix ans, il subit tortures, travaux forcés et privations de jeunesse. Ce manhua biographique relate la vie de Kunlin Tsai, un homme qui se trouve dans l’ombre de la légende de l’équipe de base-ball Hongye, fondateur du magazine Prince et victime d’une répression politique. L’histoire est sombre, mais offre des moments d’espoir. Les différentes typographies utilisées pour les langues parlées par les personnages ajoutent à l’immersion. C’est une œuvre captivante, émouvante et historiquement complète aux Éditions Kana.
Les tomes 1 & 2 du manhua Le fils de Taïwan est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 18.50€
