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Avis manga – La Dame de la chambre close

Le mangaka incontournable, qui nous a offert une œuvre humoristique à succès en 1984 avec « Bataashi Kingyo« , des fresques horrifiques et fantastiques avec « Dragon Head« , des aventures maritimes avec « Maiwai« , une critique sociale intimiste avec « Chiisakobé« , et un drame psychologique teinté de thriller avec « La dame de la chambre close ». Il est difficile de ne pas se perdre dans le mélange de genres qu’il propose, mais c’est précisément ce qui le rend si unique.

Même si son style est inimitable, il ne reste pas figé et explore sans cesse de nouvelles thématiques. Il est capable de passer d’un humour décalé et absurde à une atmosphère sombre et oppressante en un clin d’œil, sans jamais perdre de vue l’essence de son histoire.

Son chef-d’œuvre, « Dragon Head« , est une fresque post-apocalyptique qui plonge le lecteur dans un monde dévasté par une catastrophe naturelle. Le récit suit le destin de trois survivants qui tentent de comprendre ce qui leur est arrivé, dans un contexte où la frontière entre rêve et réalité devient de plus en plus floue.

Mais il est également capable de proposer des histoires plus intimistes, comme « Chiisakobé« , qui explore les relations humaines dans un petit village japonais. Dans ce manga, il s’intéresse aux conséquences de la rénovation d’une vieille maison sur la vie des habitants.

« La dame de la chambre close » est quant à lui un thriller psychologique qui met en scène une enquête sur un meurtre mystérieux. Dans ce récit, il explore les thèmes de la folie et de la manipulation.

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Avis manga – La Dame de la chambre close

Le récit est en effet ancré dans le réel, mais cela n’empêche pas l’intrigue de susciter un certain malaise. L’histoire de harcèlement inversé, où une femme étrange et dégénérée s’en prend à un jeune étudiant sans raison apparente, est en soi très perturbante.
Le personnage de la femme, aux longs cheveux noirs à la Sadako, est un archétype du fantôme féminin japonais qui suscite la peur depuis des siècles. Son apparence réactualisée dans les années 90 avec le succès de « Ring » ajoute encore à la dimension inquiétante du personnage.

Le fait qu’aucune explication ne soit donnée sur les motivations de la femme renforce le malaise ressenti par le lecteur. On comprend que cette dernière est totalement dégénérée et qu’elle ira jusqu’au bout de sa folie, quitte à faire très mal, ce qui ajoute une dimension de dangerosité à l’intrigue.

Même si « La dame de la chambre close » n’est que la deuxième œuvre de Mochizuki, l’auteur démontre déjà une certaine maîtrise dans la construction d’une intrigue complexe et pleine de fausses pistes. Le lecteur et le héros sont égarés dans une course à la survie où rien n’est jamais vraiment élucidé.

Le jeune héros, qui ressemble étrangement à celui de « Dragon Head », devra faire face à une situation de plus en plus dangereuse. Malgré tout, le potentiel quasi-cinématographique du manga ne sera jamais vraiment atteint. Mochizuki semble parfois couper volontairement toute montée en puissance, ce qui peut laisser penser que l’histoire elle-même l’effrayait.

Comparé à sa fresque magistrale « Dragon Head », où il ne s’impose dès lors presque plus aucune limite dans la terreur, « La dame de la chambre close » semble presque être un galop d’essai. Cette œuvre est néanmoins intéressante à bien des égards, notamment pour expérimenter avant de faire le grand saut.

En conclusion, Mochizuki, depuis son premier manga en 1984, « Bataashi Kingyo », jusqu’à ses œuvres ultérieures telles que « Tokyo Kaido« , « Chiisakobé » et « Dragon Head« , a montré sa capacité à mélanger les genres avec maîtrise et à créer des intrigues captivantes et parfois dérangeantes. « La dame de la chambre close », bien que considérée comme un galop d’essai comparé à « Dragon Head », offre une expérience intéressante avec son histoire de harcèlement inversé et son protagoniste en proie à une situation de plus en plus périlleuse.

Malgré quelques banalités et une certaine retenue dans la montée en puissance de l’horreur, l’œuvre reste intrigante et laisse entrevoir le potentiel cinématographique de Mochizuki. En tant que lecteur, on ne peut s’empêcher de se demander jusqu’où l’auteur aurait pu aller avec cette histoire. Pour finir, « La dame de la chambre close » témoigne du talent de Mochizuki en tant que mangaka expérimenté, capable de créer des récits uniques et captivants tout en repoussant les limites du genre.

Le manga La Dame de la chambre close est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 10.95€

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