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Avis manga – Pandora Seven (tome 1)

Ne jamais porter de jugement hâtif sur un ouvrage, qu’il soit sous la forme d’un livre ou d’une première impression aux allures innocentes.

Pandora Seven transcende cette idée préconçue et s’avère bien plus qu’une simple sucrerie peuplée de créatures bienveillantes et de messages positifs, réservant à ses lecteurs quelques surprises inattendues.

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Avis manga – Pandora Seven (tome 1)

Dans un univers lointain, une jeune femme humaine vit en parfaite harmonie sur une île habitée par une diversité de races étranges. Élevée par un dragon, son plus grand désir est de découvrir d’autres représentants de son espèce et de les inviter à partager le bonheur paisible qui règne chez elle.

Avec ses illustrations aux contours doux, aux lignes épurées et à l’esthétique aussi suggestive que celle des anciens jeux Dragon Quest, Yuta Kayashima crée une atmosphère fantasy à la fois candide et champêtre. Cependant, cette quiétude est brusquement perturbée par l’arrivée d’une armée humaine, à la recherche d’un artefact nommé la Boîte de Pandore, entraînant le massacre de la population locale. Cette transition abrupte et violente marque le début d’un récit où les espoirs innocents de l’héroïne, Lia, se transforment en un fardeau involontaire alors qu’elle devient la gardienne des pouvoirs de la fameuse boîte, découvrant ainsi une réalité sombre et impitoyable aux côtés du lecteur.

Malgré ses illustrations toujours lumineuses, exprimant une émotion presque poignante, Pandora Seven introduit sur le chemin de Lia des personnages tels qu’un soldat sadique et pervers, à deux doigts de l’agression sexuelle, un lion de feu torturé par ses geôliers, et une sorcière censée la guider mais qui se livre à des expériences douloureuses sur elle. Le visage angélique de Lia, rappelant les premières œuvres de Masakazu Katsura (I’s, Zetman…), se métamorphose alors, tout comme celui des autres personnages rencontrés, déformés par des émotions exacerbées, créant un contraste saisissant entre une apparence simple et une noirceur sous-jacente.

Pandora Seven jongle habilement entre cette simplicité apparente et une sombre complexité, notamment à travers les deux antagonistes actuels, Rhodan et Celys, représentants d’une armée humaine nourrie par l’obscurantisme religieux et la dictature idéologique, dont les parcours dévoilent une lente décadence.

Le récit de Pandora Seven, tel que l’admet l’auteur dans la postface du volume, a subi de nombreux remaniements et réorientations au cours de sa création, ce qui se traduit parfois par un rythme effréné des événements, une multitude de rebondissements et une sensation de collage persistante qui imprègne l’univers du manga.

Ainsi, Pandora Seven offre une dose généreuse d’heroic fantasy, des touches de science-fiction, et esquisse des réflexions à la fois politiques et mystiques, transportant le lecteur dans une atmosphère qui rappelle souvent les RPG des années 90.

Les racines de l’héroïne, les alliances improbables, les interventions salvatrices d’un jeune dragon aussi bien que son rôle comique, ainsi que la révélation progressive de l’arrière-plan, tout cela évoque les souvenirs des titres emblématiques tels que Final Fantasy sur Super Famicom. Peut-être un hommage à ces classiques, mais il est à noter que le manga est édité au Japon par Square-Enix…

Le manga Pandora Seven (tome 1), est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies au prix de 8.50€

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